La prise de parole de Raphaël Manzanas, le 24/07/2021
Cet après midi, j'avais commencé une prise de parole face aux
mille personnes venues à Angoulême contre le passe sanitaire.
Parmi elles, des patriotes qui criaient "liberté" sans écouter
l'autre.
Voici le contenu du discours. J'ai dû m'arrêter aux mots " droits des étrangers ". ______________________ Citoyennes, citoyens, Au creux des vagues de luttes sociales, nous sommes sur la défensive, de droite en droite, nous reculons, nos droits reculent.
MAIS, |
Cette déclaration valait bien mieux que ces sifflets honteux, dont se réjouissent certains, qui ont censuré le propos. C'est la première raison qui me conduit à reprendre ce texte. La seconde c'est qu'il pose de bonnes questions et qu'il ne peut que porter à la réflexion.
La
Charente Libre édition du 07/08/2021 |
- Il ne sera pas possible, pour les employeurs, de rompre avant leur terme les contrats à durée déterminée (CDD) de salariés ou agents publics soumis au passe sanitaire mais qui n’en disposeraient pas, le Conseil constitutionnel refusant de créer « une différence de traitement entre les salariés selon la nature de leur contrat de travail ». Comme les salariés en CDI, ceux qui travaillent en CDD pourront cependant voir leur contrat « suspendu » et le versement de leur salaire interrompu.
- D’autre part, le Conseil constitutionnel censure le mécanisme de placement automatique « à l’isolement », pour dix jours, de toute personne testée positive au Covid-19. L’article 9 de la loi prévoyait que ces personnes soumises à une quarantaine aient interdiction de quitter leur lieu d’hébergement, sauf de 10 heures à midi et « en cas d’urgence ou pour des déplacements strictement indispensables », sous le contrôle de l’assurance-maladie et éventuellement du préfet. Elles auraient pu contester les modalités de leur isolement devant le juge des libertés et de la détention. Mais, pour le Conseil constitutionnel, cette « privation de liberté » sans individualisation n’est pas encadrée d’une manière « nécessaire, adaptée et proportionnée ». (in Médiapart 05/08/2021)
Se sauver soi-même ou nous sauver nous-mêmes ?
Vision individualiste ou conception collective de la liberté ? Là est le nœud du débat. En effet, on ne peut pas considérer que la somme des libertés individuelles constituent la liberté collective ! Si c'était le cas, alors on considérerait que la liberté de tuer, par exemple, ferait partie de la collection interminable des libertés des uns et des autres. Nous le savons bien, cette soi-disant « liberté » n'est pas possible, car contraire à l'intérêt collectif, à tel point que la loi l'interdit ! De même la « liberté » de ne pas aimer les juifs conduirait à légaliser le racisme ! Là encore la loi s'est prononcée : « Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit » Mais aussi la « liberté » de déposséder quelqu'un de ses biens (dans la Vième République la propriété privée est un droit), etc...
Manifestation
à Angoulême |
- je n'ai pas le pass et donc je n'ai pas le droit d'aller au restaurant, par exemple, parce que la liberté de ceux qui l'ont me l'impose,
- j'ai le pass et je peux aller au restaurant, par exemple, mais aussi transmettre le virus aux autres (vaccinés ou pas),
- je n'ai pas le pass et je peux contaminer les autres et je ne peux pas aller au restaurant, mais les autres oui et ils peuvent me contaminer,
- j'ai le pass, je suis libre, je peux contaminer les autres et j'ai un document (le pass) qui me permet de restreindre la liberté de ceux qui ne l'ont pas.
Comment nous y retrouver, nous les citoyens ordinaires, dans la guerre incessante que se livrent les scientifiques et les partisans du pass obligatoire ou pas ?
Le Conseil de défense sanitaire |
- les retraites,
- l'hôpital public,
- le système scolaire,
- la Sécurité Sociale,
- les services publics
Comment faisons-nous pour trier le bon grain de l'ivraie dans ce fatras d'intox qui circulent sur les réseaux sociaux ?
C'est
la révolte citoyenne qui est la clé !
Nous
ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour qu'elle voit le jour. Elle
ne se décrétera pas. Elle doit résulter de nos mobilisations sur la
dégradation considérable de la situation :
|
Parle
à mon cul, Herr Kode ! Nos vies, décidément, sont ailleurs
Jusqu’à
présent, la technocratie capitaliste nous avait vendu notre auto-incarcération
dans le monde machine en l’enrobant de beaucoup de guimauve : nous pouvions
commander des sushis et des sex-toys depuis notre technococon, puis
demander au tracker de notre ordiphone de compter nos pets et nos pas
quotidiens ainsi que les calories brûlées pendant nos galipettes. Combien
d’entre nous ont fini par céder à ces offres empoisonnées de confort
factice, de pseudo facilitation et d’assistance saugrenue, avec l’illusion
d’un pouvoir gagné à coup d’applis sur la maîtrise de nos vies ? Après
des années de mièvrerie consumériste, nous voici désormais projetés
au stade disciplinaire pur : celui où le système technocratique officialise
-avec l’invention d’un passeport intérieur- la menace de démolir la
vie sociale de celles et ceux qui ne vivent pas ou pas encore totalement
sous prothèse.
La fréquentation des hôpitaux, des cafés, des salles de sport, des campings, des théâtres, des cinémas, etc. est désormais réservée à des systèmes immunitaires validés et numériquement contrôlés. Le biopouvoir avance, fracturant et triant les populations. Nos existences se retrouvent réduites à une survie biologique étrangère à tout ce qui constitue leur richesse et leur profondeur. On ne peut désormais plus profiter d’un simulacre de vie normale qu’une fois injecté et appareillé, en intériorisant le contrôle et la répression. À la suite de ses collègues Cédric O (« Le pass sanitaire est un sésame vers la liberté ») et Gabriel Attal (« Le pass sanitaire, c’est la liberté »), Mme Bachelot déclarait le 9 juillet : « le pass sanitaire, c’est facile » ; « Les Français détiennent entre leurs mains le fait de vivre normalement » ; « Certains se font une montagne du pass sanitaire. Ce n'est pas vrai. On a tous un smartphone ». Tous ? Il tient pourtant encore à chacun d’entre nous d’en avoir, … ou pas. D’avoir quoi donc ? Un ordiphone ? Quelque chose de Tennessee ? Ou bien un reste de décence, et la capacité de dire merde ? |
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